L’équipe
vert
Résumé :
La
présentation de l’équipe vert affichait plusieurs dispositifs situés à
l’intérieur ou à la périphérie du parc Toussain-Louverture. Voici une lecture
d’un parcours circulaire de cette présentation. À l’entrée, il y avait un
panneau de signalisation dont le pictogramme avait été camouflé par de
la tourbe. En se déplaçant de l’entrée du parc vers la gauche il y avait
au sol une porte couchée dont le spectateur avait la possibilité d’ouvrir et
qui présentait de la tourbe polychrome avec des nuances en quadrillé. Vers la
droite, un autre dispositif lumineux éclairait, à l’aide de deux boîtes
lumineuses, une section d’un arbre. Un dispositif sonore au niveau des plantes
et une voix d’homme presque inaudible parlait au spectateur. En se déplaçant
toujours vers la droite, une table et ses chaises étaient recouvertes de
tourbe. Le spectateur avait la possibilité de s’y installer et de tester le
confort (ou l’inconfort) de cette proposition. En se déplaçant pour revenir
vers l’entrée du parc, un banc était lui aussi recouvert de tourbe et le
spectateur avait toujours la possibilité de s’y installer.
Analyse :
La
présentation du groupe vert semblait valser entre l’artificiel et le naturel
dans leurs interventions. Parfois, l’équipe ajoutait un élément naturel sur un
objet artificiel (de la tourbe sur un panneau de signalisation) ou l’inverse
(un dispositif sonore au niveau des plantes). Cette dualité que proposait
l’équipe vert amenait le spectateur à se questionner si la nature dominait
l’artificiel ou l’inverse.
Les
points forts :
-
L’équipe vert a réussi à bien investir l’espace qu’il avait choisi.
- La
dualité entre l’artificiel et le naturel était intrigante.
- La
richesse et la quantité des dispositifs consolidaient les deux premiers points
forts.
Les
points faibles :
- Le
dispositif sonore était à peine inaudible et il aurait été intéressant qu’il
ait plus de prestance. Le spectateur est peu invité à se pencher et patienter
dans le but de trouver un sens à cette voix qui nous parle.
- Le
dispositif lumineux sur l’arbre ne donnait pas beaucoup d’information pour
nourrir une interprétation au spectateur.
- Le
projet ne semble pas interdisciplinaire. La discipline des arts visuels
dominait la présentation.
L’équipe
poisson
Résumé :
L’équipe poisson proposait un
parcours qui débutait dans le parc et qui terminait à la grande bibliothèque.
Quatre membres de l’équipe proposaient un uniforme noir avec un ruban turquoise
tandis que le dernier membre portait un uniforme blanc avec un ruban rouge. Ce
dernier avait le rôle du meneur tandis que les autres membres accompagnaient
celui-ci. La performance débutait par une distribution de livres (que les étudiants
avaient choisis préalablement). Par la suite, les spectateurs, en équipe de
deux, étaient invités à commencer le parcours en criant à plusieurs reprises un
mot choisi à l’intérieur du livre. Suite à cela, le gourou a donné la consigne
de fermer les yeux devant un mur. Les membres de l’équipe ont chantonné en
s’inspirant des sons ambiants provenant du mur. Ensuite, le gourou a invité les
étudiants a continué le parcourt en lisant une page à son équipier. Le parcours
s’est terminé devant la grande bibliothèque où tous les étudiants ont été
invité à lire l’extrait de leur livre pour ensuite le déposer à la bibliothèque
en gardant un signet donné par les performeurs.
Analyse :
La
présentation du groupe poisson semblait proposer aux spectateurs un regard
différent sur les livres. Premièrement, les performeurs proposaient une
relation spirituelle ou même religieuse avec la littérature. Deuxièmement, les
livres proposés aux étudiants étaient des livres que ceux-ci avaient eux-mêmes
choisis. Les étudiants semblaient avoir un respect immense et une joie
incorruptible envers les livres qu’ils tenaient dans leur main.
Points forts :
- La performance proposait une
atmosphère cérémoniale et semblait se diriger vers le sacré. Cette ambiance
évoquée par la performance ajoutait un prestige aux livres.
- Le projet était
interdisciplinaire.
- Le projet a su toucher
plusieurs souvenirs agréables des étudiants puisqu’ils lisaient des extraits de
leur livre favori.
Points faibles :
- L’uniforme proposant des
couleurs en dualité pour différencier le rôle des performeurs semblait mal
défini. Pourquoi le gourou portait-il un uniforme blanc avec un ruban rouge ? Quel
est le sens de cet uniforme ? Pourquoi les accompagnateurs portaient-ils un
uniforme noir avec un ruban turquoise ? Quel était le sens de cette dualité ?
- Plusieurs ou la totalité
des étudiants devait lire la première page de leur livre. Il aurait été
pertinent qu’ils lisent un extrait au milieu du livre.
L’équipe
urbain
Résumé :
L’équipe urbain proposait une
performance située à un stationnement du boulevard de Maisonneuve. Le projet
s’introduisait au moment où un performeur payait le parcomètre. Suite à ce
geste anodin, l’équipe s’installait progressivement dans leur nouvelle
« habitation ». L’installation se fait progressivement. Une personne
balaie la zone de stationnement. Un performeur arrive avec une lampe. Un meuble
est amené par un membre de l’équipe. Tranquillement, l’aménagement de l’équipe
prend de l’ampleur. Un sofa est amené par deux membres de l’équipe urbain. Par
la suite, les membres s’installaient à leur aise dans ce petit confort malgré
le regard désapprobateur des chauffeurs cherchant malencontreusement un
stationnement libre.
Analyse :
La
présentation du groupe urbain proposait de s’approprier un milieu public en
espace privé. En payant le parcomètre, les performeurs recevaient en échange un
espace désigné qui était le stationnement. Les performeurs ont détourné ce
droit en se l’appropriant en tant que salon qui a su attirer le regard de tous.
Points forts :
- La progression de s’installation
était impeccable. Le spectateur avait toujours une surprise renouvelée à
l’arrivée d’un nouvel élément dans l’installation (le sofa étant l’élément
majeur de la performance).
- Le concept du projet a bien
été amené. L’exagération a su créer une atmosphère ludique et arrogante. Le
regard des chauffeurs convoitant une place de stationnement était hilarant. Le
geste était d’autant plus arrogant puisque les performeurs avaient payé le
parcomètre et pouvait s’y installer en toute légalité malgré que c’est
considéré en société comme inconcevable.
Points faibles :
- Le projet ne semblait pas
interdisciplinaire. La discipline des arts visuels dominait le projet.
- Il aurait été intéressant que
les étudiants aient une attitude homogène durant la présentation. L’attitude
que devaient avoir les performeurs semblait improvisée.
- Malgré que le contexte ne le
permettait pas, il aurait été intéressant que les membres de l’équipe abandonnent
temporairement leur installation plutôt que d’enlever rapidement le matériel
une fois l’installation terminée.
L’équipe
Cafrantimacie
Résumé :
L’équipe Cafrantimacie
proposait une performance située proche de 4 portes menant à l’UQÀM. Au départ,
4 membres de l’équipe étaient installés devant des installations et ceux-ci
étaient figés dans le temps. Le premier performeur était assis sur une chaise
avec devant lui une table contenant de la confiture et du pain. Le deuxième
performeur était debout devant un miroir avec un rasoir proche de sa barbe. Le
troisième membre de l’équipe était debout devant une table contenant du café et
du sucre. Le dernier était assis sur un tabouret devant un petit tapis. La
performance commençait quand un membre de l’équipe qui n’était pas encore
présent arrive d’une porte et touche un membre de son équipe qui s’active en
créant un mouvement répétitif. Suite à ce geste, le performeur nouvellement
arrivé quitte le lieu par une autre porte. Un instant plus tard, le même geste
est répété avec un autre membre de l’équipe jusqu’au dernier performeur. Le
premier performeur étale de la confiture sur du pain. Le deuxième membre se
rase la barque. Le troisième membre ajoute du sucre dans un café. Le dernier
membre applique de la crème hydratante sur une de ses jambes. Le membre absent
de l’équipe créer un deuxième cycle où celui-ci touche un par un ses
coéquipiers qui se figent à nouveau dans le temps. La performance se termine
quand celui-ci se fige.
Analyse :
La
présentation du groupe Cafrantimacie proposait aux spectateurs le visionnement
de quatre routines fragmentées dans l’espace et dirigées par le dernier membre
de son équipe. L’accumulation a joué un rôle majeur dans le projet puisqu’il
amenait une remise en question de cette routine. Cette routine est-elle
aliénante? La routine est-elle méthodique? Plusieurs interprétations sont données
aux spectateurs et c’est à celui-ci de trouver sa propre réponse.
Points forts :
- La répétition des gestes qui
devenait absurde a su attirer l’attention du spectateur et créer un impact percutant.
Le sucre ajouté dans le café était un geste anodin qui médusait le spectateur
puisqu’à la fin de la performance, le café était tellement saturé de sucre
qu’il aurait été possible de dire que c’était du sucre aromatisé au café.
- Fragmenter les actions dans le
temps a permis au spectateur d’avoir une lecture agréable de la performance.
Puisqu’une attention particulière était portée sur chaque performeur.
- L’équipe s’est approprié
l’espace en jouant avec les portes.
Points faibles :
- Le lieu choisi n’offrait pas
une visibilité pour les passants qui marchaient dans la rue. Durant la
performance, plusieurs passants n’ont pas remarqué l’équipe Cafrantimacie
puisque le lieu était surélevé et que les étudiants observateurs bloquaient la
vue.
- À la fin de la performance,
les gestes répétés des performeurs semblaient contenir plus d’irrégularité.
- Le projet ne semble pas
interdisciplinaire. La discipline des arts visuels semble dominer le projet.
L’équipe 4
arts
Résumé :
L’équipe 4 arts proposait
aux étudiants observateurs une infiltration dans le métro du complexe
Desjardins. Les étudiants avaient comme consigne de suivre un membre de
l’équipe 4 arts en essayant de ne pas trop attirer l’attention de la
sécurité. La performance a commencé par l’activation de métronome que chaque
membre de l’équipe avait. Les performeurs avaient un rythme de métronome varié
et ce rythme correspondait à une personnalité. Un rythme rapide correspondait à
une personnalité active (sportive, personne affectée par la caféine) tandis que
l’inverse correspondait à une personnalité moins active (homme d’affaire, la
pauvre, la consommatrice de malbouffe). Les performeurs déposaient des aliments
de consommations dans leur panier respectif en suivant leur personnalité.
Progressivement l’équipe 4 arts se rejoignait dans une rangé de l’épicerie
et ceux-ci ont commencé à taper des mains. La performance s’est terminée quand
ceux-ci se sont déplacés vers la sortie en tapant toujours des mains.
Analyse :
La visée initiale de l'équipe est nébuleuse. Néanmoins,
l'atmosphère lourde et inquiétante qu'elle a créée en agissant légèrement
différemment des consommateurs est assez riche pour amené aux spectateurs
plusieurs questionnements sur comment il doit se conduire en société.
Points forts :
- L’équipe 4 arts est la
seule équipe qui à infiltrer un milieu sécurisé et règlementé. Leur audace
mérite d’être soulignée.
- L’action de taper dans ses
mains a su créer un malaise collectif en une fraction de seconde. Ce simple
geste anodin et sans conséquence à créer une atmosphère pesante.
Points faibles :
- Un seul membre de l’équipe
semblait porter un uniforme lié à la personnalité du personnage. Il aurait été
pertinent que tous les membres s’habillent dans la peau de leur personnage.
- Le projet ne semblait pas interdisciplinaire.
Le projet semble être une performance provenant de la discipline des arts
visuels.
- Les consignes données par
l’équipe 4 arts n’étaient pas claires et cette confusion a été nuisible
aux projets. Par exemple, les étudiants ne savaient pas s’ils devaient taper
des mains, s’ils devaient suivre un membre de l’équipe. Les étudiants
ignoraient s’ils devaient interagir ou simplement observer.
L’équipe
Basha
Résumé :
L’équipe Basha proposait une
chorégraphie dirigée dans une formation triangulaire située à la rue
Sainte-Catherine. Au départ, uniquement les membres de l’équipe Basha créaient
la formation en triangle. La performance a débuté quand les performeurs ont
lancé du brillant rouge dans les airs en amorçant leur chorégraphie. Les mouvements
proposés étaient grossièrement ralentis. Progressivement, les étudiants et les
passants se sont ajoutés à la formation. La performance s’est terminée au
moment où les performeurs ont enlevé leur masque.
Analyse :
La présentation
du groupe Basha proposait aux étudiants de vivre un instant ralenti en
collectivité. Le fil d’Ariane du projet est de créer un instant collectif où
tout les passants s’arrêtent ou participent pour comprendre ce qui se déroule
devant leurs yeux.
Points forts :
- L’équipe Basha est celle qui a
fait le meilleur choix de son lieu. Les passants étaient abondants et ouverts à
participer aux projets.
- Le concept du projet a su
intriguer et attirer les passants qui se sont arrêtés pour participer ou simplement
regarder.
- Les passants qui ont marché à
l’intérieur de la formation en triangle ont su créer un contraste riche entre
la lenteur et la vitesse.
Points faibles :
- L’ambiance sonore des
performeurs ne sait jamais rendue à l’arrière de la performance.
- Le masque que l’équipe portait
semblait superflu tout comme le brillant rouge lancé dans les airs au début de
la performance.
- La formation en triangle ne
donnait pas une bonne visibilité aux étudiants à l’arrière de la performance.
- La conclusion de la
performance a été un peu négligée.